Adaptation de la ventilation à la phonation

 

Ex.: Apres une inspiration forcée, dire «a» le plus longtemps possible

Tout se passe de la même façon que pour une expiration prolongée en ce qui concerne le remplissage du volume de réserve inspiratoire.

Lorsque l’on prononce le son «a», on fait vibrer les cordes vocales: celles-ci se sont accolées l’une contre l’autre au cours de la mise en position phonatoire, réalisant ainsi un obstacle sur le voie respiratoire.

Pour démarrer la vibration des cordes vocales, il faut que l’air expiré franchisse l’obstacle des cordes vocales accolées: il faut donc que la force qui déplace l’air soit plus importante que la force qui accole les cordes vocales.

La force déplaçant la colonne d’air et venant la faire butter contre les cordes accolées s’appelle la pression sous glottique. La pression sous glottique dépend de la pression expiratoire et de la pression d’accolement des cordes vocales.

Donc, pour prononcer un «a», il faut expirer, mais expirer de l’air avec suffisamment de force pour que celui-ci puisse franchir l’obstacle des cordes accolées. Pour prononcer un «a» le plus longtemps possible, il faut expirer le plus longtemps possible tout en le faisant avec une force expiratoire qui élève la pression sous glottique pour vaincre l’obstacle des cordes vocales.

Au début de l’expiration phonatoire, les forces élastiques sont très puissantes: elles seraient capables, à elles-seules, de faire de l’expiration avec suffisamment de force pour créer une pression sous glottique capable de vaincre les cordes vocales. Mais alors, le «a» serait de très courte durée. Il faut donc freiner la rétraction de la cage thoracique, tout en gardant de la force expiratoire pour créer une pression sous glottique suffisante.

Les muscles inspiratoires se relâchent progressivement, mais plus rapidement que dans l’expiration prolongée sans phonation, afin de profiter des forces élastiques pour créer la pression sous glottique. Le relâchement total des muscles inspirateurs intervient avant même que la position d’équilibre de la cage thoracique ne soit atteinte. Il ne reste alors que les forces élastiques pour assurer l’expiration: elles peuvent assurer l’expiration en rétractant la cage thoracique, mais elles ne sont plus assez puissantes pour élever suffisamment la pression sous glottique pour assurer la phonation.

Les muscles expirateurs doivent entrer en jeu pour compléter l’action des forces élastiques qui rétractent la cage thoracique. Celles-ci cessent d’agir quand le volume courant est expiré. Les muscles expirateurs vont poursuivre seuls le travail d’expiration phonatoire, c’est à dire à la fois l’expiration et l’élévation de la pression sous glottique. Leur travail va devenir de plus en plus difficile au fur et à mesure que le volume de réserve expiratoire va être mobilisé, car ils devront à la fois assurer l’expiration, assurer la pression sous glottique et lutter contre les forces élastiques (liées à l’éloignement de la cage thoracique de sa position d’équilibre).

A la partie basse du volume de réserve expiratoire, l’expiration est impossible, la phonation cesse.