Réponses aux questions individuelles
Réponses aux questions individuelles
1ere ANNEE
2013-2014
Bonjour Madame,
Dans mon cours sur la physiologie du larynx j'ai noté qu'à la fin d'une expiration ventilatoire, les cordes vocales sont écartées l'une de l'autre, que la glotte a une forme triangulaire et qu'il s'agit de la position d'équilibre, mais plus loin dans mon cours j'ai noté que les cordes vocales sont dans leur position d'équilibre lorsqu'elles sont accolées au niveau de leur bord libre, de la commissure antérieure à la commissure postérieure. Je ne comprends pas bien si dans le premier cas il s'agit de la position d'équilibre du larynx et dans le second cas la position d'équilibre des cordes vocales ou bien si les cordes vocales ont une position d'équilibre ventilatoire et une position d'équilibre phonatoire ?
Merci d'avance,
Il faut en effet différencier ce qui se passe sur le plan musculaire et élastique, dans chacune de ces situations.
La position d'équilibre d'un système est une position dans laquelle le système est immobile: dans cet état, les forces agissant sur le système se compensent donc parfaitement. Si, en plus, cette position d'équilibre correspond à la position de repos du système, cela signifie que seules les forces élastiques agissent sur le système (dès que les forces musculaires sont en action, on ne peut pas parler de repos…).
A la fin d'une expiration ventilatoire, le système thoraco-pulmonaire et le larynx se trouvent dans une position d'équilibre (immobiles) et de repos (pas de forces musculaires en jeu). La glotte est en effet triangulaire, maintenue dans cette position par les forces élastiques du système phonatoire dans son ensemble.
Dans la position phonatoire, les CV sont accolées sur la ligne médiane, de la commissure postérieure à la commissure antérieure. Le larynx dans cette position est dans un nouvel état d'équilibre: les CV sont immobiles, mais le larynx n'est pas au repos (les CV sont accolées et immobiles car des forces musculaires contrent les forces élastiques). On a donc une nouvelle position d'équilibre pour le larynx et les CV en particulier. Dans cette position, les CV sont accolées l'une contre l'autre grâce à l'action musculaire du muscle AA. Lorsque la PSG pousse les puffs d'air entre les CV, les bords libres sont écartés de la ligne médiane (elles quittent donc la position d'équilibre), ce qui fait naître de nouvelles forces élastiques dont le but est de ramener le système dans la précédente position d'équilibre.
Donc en effet, il existe une multitude de position d'équilibre (qui correspondent en fait à des positions d'immobilité, quelque soit la position des CV), mais une seule position de repos des CV (qui est la position respiratoire à la fin d'une expiration ventilatoire).
Bonjour,
Merci pour toutes ces réponses. J'ai cependant une autre interrogation concernant le cours sur l'appareil ventilatoire... Vous écrivez parfois dans votre cours que, lors de l'inspiration ventilatoire, ce sont les forces élastiques de rappel de la cage thoracique qui sont mobilisées (et qui provoqueront une expiration). Parfois, vous écrivez que ce sont les forces élastiques de rappel des poumons qui sont mobilisées. (Ce qui me paraît plus juste puisque ce sont les poumons qui ont tendance à se rétracter naturellement et qui sont ici étirés, ce qui ferait naître des forces élastiques, alors que la position naturelle de la cage thoracique est d'être dilatée, ce qui est le cas lors de l'inspiration ventilatoire)
J'espère être claire. Merci d'avance.
Cordialement, une 1A en détresse :-)
Oui, vous avez raison, je n'ai peut être pas toujours été suffisamment précise concernant les forces élastiques.
Donc, voici un petit topo pour re préciser les choses:
Dans la position de repos, le système thoraco-pulmonaire (cage thoracique+poumons) contient uniquement le VRE et le volume résiduel pulmonaire (qu'on ne peut pas mobiliser): on se trouve à la fin d'une expiration ventilatoire. Dans cette position, le système est immobile car les forces élastiques qui s'exercent sur lui se compensent parfaitement: les forces élastiques pulmonaires qui ont tendance à diminuer le volume pulmonaire (et donc faire de l'expiration), les forces élastiques thoraciques qui ont tendance à augmenter le volume pulmonaire (donc à faire de l'inspiration). A chaque fois que le système thoraco-pulmonaire s'éloigne de cette position d'équilibre ou de repos, les forces se déséquilibrent et vont avoir tendance à s'exercer dans le sens d'un retour à la position de repos.
A l'inspiration, dans le volume courant: le système thoraco-pulmonaire se remplit d'air et s'éloigne de sa position de repos. Les forces élastiques modifient leur puissance et se déséquilibrent: les forces élastiques pulmonaires deviennent de plus en plus fortes, car on s'éloigne de la position de repos des poumons (position dans laquelle ils seraient s'ils n'étaient pas fixés à la cage thoracique, c'est à dire rétractés sur eux-mêmes), les forces élastiques de la cage thoraciques diminuent car on se rapproche de sa position de repos (position dans laquelle elle serait si elle n'était pas fixée aux poumons, c'est à dire dilatée); mais globalement, les forces élastiques du système thoraco-pulmonaire s'exercent dans le sens d'un retour vers la position de repos, donc dans le sens d'une expiration (ce qui fait que l'expiration du volume courant se fait de man!ère passive, juste avec l'action des forces élastiques).
A l'inspiration, dans le VRI: le système thoracique se remplit d'air, les poumons se dilatent: les forces élastiques pulmonaires sont puissantes car on est très éloigné de la position de repos des poumons; les forces élastiques de la cage thoracique existent, mais elles vont être de moins en moins puissantes au fur et à mesure que le volume augmente, car on se rapproche de la position de repos de la cage thoracique ; mais globalement, les forces élastiques du système thoraco-pulmonaire vont avoir tendance à ramener l'ensemble vers la position de repos, et donc ces forces élastiques "globales" augmentent de plus en plus au fur et à mesure qu'on remplit le VRI. A la partie haute du VRI, les forces élastiques thoraco-pulmonaires sont très puissantes (les forces élastiques thoraciques sont faibles mais les forces élastiques pulmonaires sont extrêmement fortes), et il faut les contrer si on ne veut pas que le système thoraco-pulmonaire reprenne trop rapidement sa position de repos: les muscles inspirateurs doivent restés contractés pendant la phase expiratoire correspondant au VRI (ils se relâchent progressivement jusqu'à la position de repos).
On fait le raisonnement inverse lors de la mobilisation du VRE…
Est-ce plus clair?
Courage…
1) Concernant la composition en différentes couches de la CV, j'ai dû mal à "visualiser" l'espace de Reinke: il permet certes à la muqueuse de ne pas adhérer au ligament vocal, mais étant donné qu'il correspond à la couche superficielle de la lamina propria, ne peut-on pas dire que la muqueuse adhère à cette couche superficielle (espace de Reinke)?
En effet, il s'agit de la couche superficielle de la lamina propria, mais la muqueuse de la corde vocale, qui est un épithélium, repose sur cette couche sans y adhérer. Sur le plan embryologique, la muqueuse cordale provient de l'ectoderme, tandis que la lamina propria provient du mésoderme. L'origine différente de ces 2 tissus fait qu'il se trouvent "posés" l'un contre l'autre, mais sans aucune adhérence. A l'inverse de la couche profonde de la lamina propria, la couche conjonctive, qui adhère fortement au muscle (ils ont la même origine mésodermique). Ceci permet à l'espace de Reinke d'être une zone de transition entre la couverture (muqueuse) et le corps (muscle et ligament) de l'organe vibrant que constitue la corde vocale. La disparition, même ponctuelle, de cette zone de glissement modifie profondément le déroulement du cycle vibratoire ( rigidité du bord libre qui ne se laisse pas déplacer lors de passage des puffs d'air, d'où la diminution des forces élastiques, diminution voire disparition de l'effet Bernoulli car la muqueuse adhère au plan profond et ne se laisse pas aspirer pendant la phase de fermeture du cycle vibratoire...)
2) Toute voix cassée est-elle pathologique? Beaucoup de personnes ont une voix cassée, je me demande donc si c'est seulement dû à des caractéristiques morphologiques ou forcément à des anomalies...
La question que vous soulevez est celle de la normalité ou de l'anormalité d'une voix... Est pathologique, sur le plan phoniatrique, une voix au sein de laquelle on entend autre chose que le fondamental et les harmoniques: tout phénomène acoustique surajouté témoigne d'un problème dans l'initiation et/ou le déroulement du cycle vibratoire des cordes vocales. Cette voix devient pathologique, sur le plan du ressenti du patient (et c'est finalement le seul qui compte à partir du moment où on a éliminé avec certitude une maladie potentiellement à risque vital), une voix qui ne permet plus au patient de mener ses activités (professionnelles, loisirs), une voix dans laquelle il ne se reconnaît plus, une voix qui l'épuise, une voix qui l'oblige à réduire sa vie sociale...
Les altérations acoustiques de la voix peuvent être liées à des atteintes organiques d'un ou plusieurs des organes de l'appareil phonatoire (dysphonie organique), mais également à des troubles fonctionnels sans atteinte organique (dysphonie fonctionnelle).
3) Comment la phonation, et plus particulièrement la mise en vibration des CV, se déroule-t-elle lorsqu'elle a lieu sur le temps de l'inspiration?
Sur les sons aspirés ou inspirés, c'est à dire qui ont lieu lors du passage de l'air entre les CV de l'extérieur du corps vers les poumons, les cordes vocales sont en position respiratoire (les aryténoïdes sont écartés car le muscle AA est relâché). On va maintenir les CV à une distance moins importante que dans l'inspiration normale, en contractant le muscle CT: cette contraction a pour conséquence de mettre en tension le ligament cordal, malgré la position respiratoire des CV. L'air passant entre les CV va pousser le bord libre et le déplacer dans le plan horizontal, comme le fait la PSG qui pousse les puffs d'air entre les CV accolées dans la phonation. L'écartement des bords libres crée des forces élastique de rappel et un phénomène de Bernoulli, ce qui déclenche la vibration des CV. Mais cette vibration n'est pas entretenue et ne peut durer très longtemps (qq secondes tout au plus): l'effort inspiratoire qui déclenche l'écartement des CV doit être très puissant car les CV ne sont pas accolées au départ (il y a une importante déperdition d'air puis que les CV ne sont pas accolées), donc toutes les forces de fermeture au cours du cycle sont faibles et ne permettent pas d'entretenir le phénomène vibratoire.
Bonjour,
Je me permets de vous contacter afin d'obtenir une petite explication sur le cours de "phoniatrie" dispensé aux étudiants en première année d'orthophonie.
Il est écrit dans le cours : "le muscle TA est totalement relâché, les cordes vocales s'allongent sous l'effet de la contraction du muscle CT", or je sais que le TA est un muscle isométrique, comment est-il possible qu'il s'allonge?? faut-il faire la distinction entre cordes vocales et TA ?
Ce qui est primordial de comprendre, c'est que la façon de fonctionner du muscle TA est totalement différente, selon que l'on est en mécanisme lourd ou léger.
En mécanisme lourd: c'est l'importance de la contraction des fibres du muscle TA qui, en modifiant sa rigidité donc sa masse vibratoire, va permettre de modifier la fréquence vibratoire de la corde vocale, donc la hauteur du son. La contraction du muscle TA n'a pas pour conséquence une modification de sa longueur (car c'est un muscle isométrique) mais une modification de sa rigidité.
Dans le mécanisme léger, le muscle TA est relâché (aucune contraction): il se comporte alors comme un élastique qui va pouvoir être étiré, sous l'action de la bascule du cartilage thyroïde, elle-même provoquée par la contraction du muscle CT (muscle du chanteur).La longueur du muscle TA varie donc dans le mécanisme léger, mais de façon passive et pas à cause de sa contraction! On dit d'un muscle qu'il est ou pas isométrique lorsque sa propre contraction entraîne une modification (un raccourcissement le plus souvent) de sa longueur.
J'espère avoir pu vous aider..
Bon courage pour la suite
Bonjour,
Je suis en première année d'orthophonie à Strasbourg, et en travaillant sur les annales des années précédentes et leur corrigé, j'ai buté sur plusieurs points des QCM.
1) La phrase suivante est considérée comme vraie : "Un des points fixes sur lesquels le diaphragme prend appui lors de sa contraction est le centre phrénique diaphragmatique (centre tendineux) V "
Mais le centre tendineux n'est-il pas mobile lors de l'abaissement du diaphragme dans la cage thoracique ?
Oui c’est vrai, le centre tendineux s’abaisse avec le diaphragme dans sa globalité lors de l’inspiration: le diaphragme est mobile dans le tronc. Mais à l’intérieur du diaphragme, certaines de ses composantes vont servir de point d’appui aux fibres musculaires afin qu’elles puissent se contracter, et c’est le rôle que joue le centre tendineux.
C’est comme si on étudiait les mouvements du larynx dans le cou: globalement, l’ensemble des cartilages s’abaissent ou s’élèvent dans le cou, mais à l’intérieur du larynx, certains cartilages sont fixes (le cricoïde) par rapport à d’autres qui sont mobiles (les aryténoïdes).
2) Pourquoi ne peut-on pas dire que : "Le phénomène de résonance en général, implique toujours la présence d’un corps creux pouvant se mettre à vibrer F" ?
Parce que le phénomène de résonance ne se résume pas à la résonance acoustique d’une part (ce que l’on n’a pas étudié cette année mais dont j’avais parlé avec une promo il y a quelques années: exemple, la résonance magnétique...), et d’autre part, un organe n’a pas besoin d’être creux pour résoner...
3) Pourquoi ne peut-on pas dire que "Le cartilage aryténoïde a la forme d’une pyramide à sommet postérieur F" ?
Parce que le cartilage aryténoïde a la forme d’une pyramide à sommet supérieur, base inférieure, et qu’il a 2 prolongements au niveau de sa base, un vers l’avant (l’apophyse vocale) l’autre latéralement (l’apophyse musculaire)
4)Pourquoi ne peut-on pas dire que "Si le nerf récurrent est sectionné, la corde vocale homolatérale (c’est à dire du même côté) est paralysée F" ?
Cette proposition est juste! J’ai dû me tromper en corrigeant. 1000 excuses!!
5)Pourquoi ne peut-on pas dire que "Le mouvement en « poignée de pompe » permet un agrandissement de la cage thoracique dans son diamètre transversal F" ?
Le mouvement en poignée de pompe intéresse la portion antérieure des côtes, notamment supérieures (c’est pour cela qu’il est surtout utilisé dans la respiration thoracique haute). L’extrémité antérieure des côtes se déplace dans un plan sagittal, de haut en bas et de bas en haut, de l’arrière vers l’avant et inversement. Le diamètre transversal n’est pas modifié par ces mouvements. C’est le diamètre antéro-postérieur qui s’agrandit.
Bonjour Madame ;
je voudrais vous poser quelques questions concernant le cours de ce semestre.
la première concerne les mouvements possibles des côtes : vous distinguez trois plans pour les mvt de côtes, plan frontal pour les mvt en anse de seau, plan horizontal pour avancée et recul des extrémités antéro-post de la cage thoracique et plan sagittal pour ascension de la partie antérieure de la côte à l'inspi, en poignée de pompe. je ne comprends pas très bien la différence entre plan horizontal et plan sagittal, même si les mvts de côtes dans chacun des plans sont différents ; est-ce là dessus que porte votre distinction ?
Si on essaie de voir ce qui se passe dans le plan horizontal: il s'agit d'un plan parallèle au plan du sol, donc on ne retient que les déplacements qui restent dans ce plan, c'est à dire de l'arrière vers l'avant ou de droite à gauche (et inversement). Pas de mouvement de bas en haut, sinon on sort du plan. L'extrémité antérieure des côtes, du fait de la nature particulière de la côte (qui est un arc présentant une sorte de torsion sur lui-même), va se déplacer vers l'avant tout en restant dans le plan horizontal à l'inspiration, et reculer vers l'arrière à l'expiration. C'est différent de ce qui se passe dans le plan sagittal: c'est un plan qui est perpendiculaire au plan frontal. On ne s'intéresse donc qu'aux déplacements qui se font de l'arrière vers l'avant ou de haut en bas (pas de mouvement de droite à gauche, sinon on sort du plan): pendant l'inspiration, l'extrémité antérieure de la côte se déplace vers le haut et l'avant, à l'expiration vers le bas et l'arrière.
Est-ce qu'il aurait été possible de dire : "on distingue en vue sagittale deux types de mvt :
1) avancée/recul des extrémités antérieures augmentant le diam antéro-post
2)ascension partie antérieure de la côte à l'inspi en poignée de pompe". ou alors je n'ai pas bien compris ?
Oui c'est juste mais ce n'est pas équivalent à ce qui se passe dans le plan horizontal.
pourquoi est-ce que le mvt en poignée de pompe des côtes inférieures uniquement favorise la détente laryngée ?
Parce que les mouvements des côtes supérieures nécessitent l'intervention des muscles du cou (inspirateurs accessoires) et donc entraînent une rigidification du larynx).
les autres mécanismes de production des sons (extremes graves et extrêmes aigus) ne correspondent pas à une vibration des cordes vocales ? proposition vraie ?
On n'en a pas parlé cette année en cours, mais il existe en effet 2 autres mécanismes de production des sons (le fry pour les extrèmes graves et le sifflet pour les extrèmes aigus). Le fry est une vibration "pharyngée" (tous les tissu mous du pharynx se mettent à vibrer pour produire le son (comme pour la voix oesophagienne, ou celle de L Amstrong...). Le sifflet est obtenu en resserrant sans les accoler les CV: le bruit est obtenu par turbulence de l'air entre les CV, sans vibrations des CV.
Donc proposition vraie
A propos de la question rédactionnelle « le décalage de phase dans la vibration vocale » je pense que je présenterai les différentes phases composant le mécanisme 1 : le décollement du bord libre de bas en haut ; le muscle vocal contracté donc daspect plus court et boudiné qui vibre dans son ensemble ; les temps de fermeture/ouverture à peu près égaux ; londulation ample de la muqueuse qui parcourt toute la surface de la CV + les 5 petits schémas du passage de lair. Je comparerai ensuite avec le mécanisme 2 : les CV sétirent sous laction du ligament, elles sont donc plus tendues et minces ; le muscle vocal est relâché ; seul le bord libre vibre ; londulation de la muqueuse est moins marquée ; il ny a plus de décalage de phase ; le temps de fermeture est plus bref + les 3 petits schémas.
Pourriez-vous me dire si je suis bien dans le sujet, et si cette réponse serait la bonne ? Faudrait-il reprendre aussi le cycle du passage de lair (la pression sous-glottique contre la force daccolement les CV, leffet de rétro-aspiration de Bernouilli, les forces de rappel élastique.) ? Si jajoute cette partie ou une autre plus anatomique (les différents étages glottiques, la constitution dune CV, londulation de la muqueuse grace à lespace de Reinke) cela ne risque t-il pas dêtre hors sujet ?
Je vous remercie infiniment de me répondre au plus vite afin que je puisse continuer de réviser au mieux.
En ce qui concerne votre questionnement sur le décalage de phase, voici quelques éléments de réponse.
La 1ère chose à bien comprendre, c'est que pour faire varier la hauteur des sons, il faut que la corde vocale se modifie dans sa structure: à chaque configuration de la corde dans son ensemble, correspond des caractéristiques vibratoires particulières et donc un son (ou plutôt un ensemble de sons car la corde vocale produit un ensemble d'harmoniques, c'est à dire un son complexe fait de la somme de sons simples, caractérisés chacun par une fréquence) particulier.
Donc, pour faire varier la hauteur, on doit modifier la configuration de la corde vocale.
Partons du son le plus grave qui puisse être émis par un individu: on est dans le mécanisme 1. Au départ, la corde est relâchée, comme tous les autres muscles laryngés d'ailleurs, sauf le AA qui assure l'accolement des aryténoïdes et donc le maintien de la position phonatoire. Le fait que la corde apparaisse courte n'est pas l'élément important; ce qui compte ici est qu'elle est relâchée, c'est à dire que l'ensemble de la corde peut vibrer sous l'effet du passage des puffs d'air. Les cordes sont donc accolées sur toute la hauteur du bord libre, chaque corde est complètement relâchée (pas de fibre contractée), chaque corde apparaît courte car elle n’est pas étirée (ce qui ferait apparaître une certaine rigidité liée à l'étirement et donc modifierait la constitution de la corde dans son ensemble, donc ses capacités vibratoires).
Les puffs d'air passent entre les bords libres (la pression sous glottique est devenue supérieure à la pression d'accolement des cordes): cet air écarte d'abord la partie basse des bords libres, puis la partie moyenne et enfin la partie haute; à cet instant, les bords libres sont écartés. Mais, en passant entre les bords, les puffs d'air créent une triple force qui va ré accoler les bords: Bernoulli, force de rappel élastique, diminution de la pression sous glottique. Cette fermeture ne se fait pas en bloc, elle commence par la partie basse, puis se complète pas la partie moyenne et enfin la partie haute: à cet instant, les bords des cordes sont totalement accolés, de bas en haut.
Voici la façon dont se déroule un cycle dans le mécanisme 1 ou lourd, avec le classique décalage de phase (c'est à dire que l'ouverture et la fermeture des cordes ne se font pas en bloc mais de manière décalée entre la partie basse- qui est en avance- et la partie haute-qui est en retard-).
Nous venons donc de produire le son le plus grave possible. Nous allons maintenant faire un son un peu plus aigu, tout en restant dans le mécanisme lourd. Il faut modifier la structure de la corde vocale pour qu'elle vibre un peu plus vite (on augmente ainsi la fréquence donc la hauteur du son). Pour cela, on peut
- soit diminuer la portion vibrante de la corde (on diminue la partie de la corde qui peut vibrer, la portion vibrante est donc plus petite, et un corps plus petit, toute chose équivalente par ailleurs, vibre plus vite qu'un corps plus grand- ce sont les lois de la mécanique vibratoire)
- soit accélérer directement le cycle (en accélérant la phase de fermeture)
1- Diminuer la portion vibrante
Nous avons à notre disposition, 3 moyens de diminuer la portion vibrante de la corde;
1-1- Contracter le muscle TA
Les fibres musculaires contractées ne vibrent pas aussi souplement que les fibres relâchées. Donc plus le muscle TA se contracte, plus la proportion de fibres capables de vibrer diminue, donc plus la portion vibrante de la corde se réduit. Plus la portion vibrante est petite, plus vite vibre la corde dans son ensemble, plus la fréquence vibratoire s'élève. Ceci est possible dans le mécanisme lourd mais impossible dans le mécanisme léger car pour passer dans ce mécanisme 2, le muscle TA doit être et doit rester complètement relâché.
1-2- Contracter le muscle CAL
En contractant le CAL, on accole fermement les apophyses vocales des aryténoïdes l'une contre l'autre. Les fibres musculaires du TA qui se trouvent à proximité de l'apophyse vocale vont se trouver bloquées par cet accolement et ne pourront plus vibrer. Plus on contracte fort le CAL, plus le nombre de fibres du TA qui sont bloquées augmente, donc plus la proportions de fibres du TA pouvant vibrer diminue, donc plus la portion vibrante de la corde se réduit, donc plus la fréquence s'élève. C'est l'effet "damping", utilisable dans les mécanismes 1 et 2.
1-3- Etirer la corde dans son ensemble
Si on étire la corde vocale à la manière d'un élastique, les fibres du ligament vocal vont être tendues, et il va être difficile de les faire vibrer car elles sont rigides du fait de la tension provoquée par l'étirement. La proportion de fibres pouvant vibrer diminue, la portion vibrante de la corde diminue, la fréquence s'élève. Mais ceci n'est possible que si toutes les fibres musculaires du TA sont relâchées, car sinon, leur contraction s'oppose à l'étirement de la corde (qui est obtenue par la contraction du CT). Donc ce moyen n'est utilisable que dans le mécanisme 2.
2- Accéler le cycle vibratoire
Pour augmenter la hauteur dans le mécanisme 1 et 2, on peut augmenter la pression sous glottique: les puffs passent avec plus de force entre les bords libres, l'écartement est plus importants (augmentation de la force de rappel élastique), l'effet Bernoulli se majore (augmentation de la retro aspiration): la phase de fermeture se fait plus vite car les forces de fermeture sont plus importantes, le cycles est plus court, la fréquence s'élève.
Ce préambule me paraissait important, j'espère qu'il n'y a pas trop de redites par rapport à vos connaissances.
Pour répondre précisément à votre question: Il faut effectivement préciser d'emblée que le décalage de phase n'existe que dans le mécanisme lourd. Il est en premier lieu lié au fait que dans ce mécanisme, les bords de chaque corde sont épais (car les cordes sont "boudinées") et accolés sur toute leur hauteur, de bas en haut.
L'augmentation de la pression sous glottique va pousser les puffs d'air entre les bords qui ne vont pas se décoller en un bloc, mais en commençant par le bas. La poussée des puffs va se propager vers le haut et lorsque les bords sont écartés à la partie haute, on est à la fin de la phase d'ouverture du cycle vibratoire. La phase de fermeture va se produire elle aussi de manière décalée, en démarrant par le bas et en se complétant par la partie moyenne puis le haut. On est alors à la fin de la phase de fermeture du cycle vibratoire.
L'ouverture et la fermeture, dans le mécanisme lourd, ne se produisent pas au même moment, selon que l'on s'intéresse à la partie basse, moyenne ou haute du bord libre des cordes. Il existe un décalage, la partie inférieure étant en avance sur la partie haute du bord libre.
Pour être complet, on peut alors détailler les forces qui agissent à chaque phase du cycle (ouverture et fermeture) et dire que dans le mécanisme léger, le décalage de phase n'existe pas, car les bords ne s'accolent pas sur toute leur hauteur mais uniquement à leur partie haute (en effet, dans ce mécanisme les cordes sont étirées dans le sens de la longueur, elles sont donc plus "plates").
L'intérêt de connaître les caractéristiques de ce décalage de phase est pour la pathologie. Certaines lésions qui se développent sur ou dans la corde vont modifier ce décalage de phase et en fonction, permettre un diagnostic précis du type de lésion.
N'hésitez pas à me poser toutes les questions qui vont embêtent...Bon courage pour la suite